lundi 26 septembre 2011

Apache Autumn

Nous avons chanté l'hiver, le printemps et l'été, chantons l'automne, la boucle sera bouclée. Voici donc une compilation faites de chansons qui sentent un peu la pluie, un peu la lumière aussi, car des chansons qui ont le cul entre deux chaises parfois. Ce genre de choses. Ça tourbillonne un peu et ça va se paumer on ne sait où, c'est l'automne, quoi.


Pour télécharger tout ça il faut cliquer ici, et les chansons se présentent ainsi:

01 Course en avant
02 Pascal Comelade & Robert Wyatt - September song
03 Jake Thackray - Lah-di-dah
04 Trailer Trash Tracys - Candy girl
05 Jackson C. Frank - October
06 John Coltrane - Central Park West
07 Lucía Bosé & Gregorio Paniagua - Dime quién eres desconocido vecino
08 Adam Cotton & Howard Hughes - Your heart go
09 Tim Hardin - It'll never happen again
10 Nico - Little sister
11 Nick & Gabrielle Drake - All my trials
12 Benjamin Biolay - Novembre toute l'année
13 Baxter Dury - Len Parrot's memorial lift
14 Dick Annegarn - Coutances
15 Group Home - Up against the wall (getaway car mix)
16 The Innocence Mission - My sisters return from Ireland
17 Alex Beaupain & Armel Dupas - 09H36 10H06
18 Le Mans - La tarea

En vous souhaitant un bon automne bien sûr.


P.S.: l'automne c'est bien joli, mais si on peut prendre du rabiot de printemps, on ne va pas cracher dessus. Le ci-devant blog va donc sans doute connaître une période d'hibernation d'une durée indéterminée, puisqu'il est temps d'aller voir ailleurs comment c'est. Et merci bien.

mercredi 21 septembre 2011

Range ton prie-Dieu, les Russes débarquent

C'est à peine croyable, mais nous fêtons presque l'anniversaire de ce blog aujourd'hui. Ce non-événement est uniquement là pour servir d'appui à notre fainéantise, car comme dans une mauvaise série américaine, nous allons en profiter pour revenir en arrière. Plus précisément, sur certaines des personnalités marquantes que nous avons évoquées ici, et surtout sur ce qu'elles deviennent. Histoire de voir à peu de frais.


A tous seigneurs, tous honneurs, nous avons évoqué ici les glorieuses personnes de Chris Morris et Nicolas Winding Refn, ainsi que leurs œuvres. Or figurez-vous que ces deux-là nous ont respectivement pondu les meilleurs films de 2010 et 2011[1].

Avec We are four lions, Chris Morris a tout simplement atteint un sommet de comédie intelligente que l'on n'avait pas visité de puis La vie de Brian des Monty Python. Comme on pouvait s'y attendre, des bas de plafond (oui Pierre Moscovici, c'est de toi que je parle[2]) ont avalé de travers et se sont offusqué. À part que Chris Morris, dont nous ne cesserons jamais de louer l'intelligence supérieure, réussit en deux heures à renvoyer dans leur néant tous ceux qui voudraient faire des terroristes des monstres absolus enfantés par quelque vague engeance, satanique à n'en pas douter. Les terroristes de Morris, tout hilarants qu'ils soient, nous laissent au sortir du film avec une impression étrange: celle d'avoir eu un accès de lucidité, d'avoir entraperçu la complexité larvée dans les faiblesses de la nature humaine. Cartographier le monde instable qui est le notre, saisir l’état d’errance de l’humanité, le tout en nous faisant rire comme des baleines, voilà qui est un tour de force. On a donc hâte de voir la suite.


En ce qui concerne Nicolas Winding Refn, nous serons moins diserts afin de n'en pas trop révéler sur Drive, qui sort le 5 octobre prochain. Disons simplement que rarement prix de la mise en scène à Cannes a été si amplement mérité. C'est bien simple: le film commence par une scène de bravoure qui prend le contre-pied de ce que devrait être la scène d'ouverture d'un film banal, et il continue sur la même lancée pendant une heure et demi. Il y a là-dedans de la grâce, de la souplesse, des plans où l'amour et la violence sont réunis, où le kitsch devient d'une classe folle... En un mot c'est du très grand art. Difficile de savoir si Drive aura du succès, mais on peut être sûr que les centaines d'idées qui fourmillent là-dedans seront allègrement pillées dans les années à venir. Alors autant courir voir l'original pour prendre son pied au cinéma, vous savez quoi faire le 5 octobre au soir.




Dans plusieurs compilations (nommément celle-ci, celle-ci et celle-là) nous avons convoqué le grand talent de Frànçois & the Atlas Mountains. Soyons honnête, nous avons voulu à plusieurs reprises écrire un chiadé billet au sujet de ce groupe, et nous nous y sommes constamment cassé les dents. C'est un peu comme essayer d'attraper le vent avec un filet à papillons. Parce qu'il  y a de ça dans la musique de Frànçois & the Atlas Mountains, quelque chose de céleste, une émotion dans laquelle on se trouve soudain immergé et puis qui entre au plus profond de nous et nous renverse de l'intérieur. On se retrouve avec des larmes dans la gorge sans savoir pourquoi, et ça nous rend heureux. C'est de la fragilité robuste, un peu comme si on pouvait chevaucher une libellule. Quoi qu'il en soit, Frànçois & the Atlas Mountains va sortir un nouvel album, E volo love, début octobre (après une multitude d'E.P. et le premier et hautement beau Plaine inondable). Et à la réflexion nous pouvons affirmer que c'est pour nous l'album le plus attendu de l'année.




Nous avons ici fait part de notre béguin adolescent pour Matt Berry. C'est dorénavant officiel, nous sommes profondément amoureux de lui, et le considérons comme le novateur du Beau. Après avoir proposé en téléchargement gratuit[3] Summer Sun, un E.P. inégal mais franchement excitant quand il tapait dans le bon (entre chanson de sabbat avec « Gather up » et rock psychédélique avec « On a high (the sky is burning bright) »), Matt Berry a sorti son troisième album[4], Witchazel. Après une tendance à aller chercher le glamour graisseux d'arrangements renvoyant aux années 80 pour Opium, Matt Berry a choisi cette fois de se rapprocher du rock des années 70 via une fringale de petits détails et d’une forme hantée de folk anglais, allant jusqu'à convoquer pour la blague un certain Paul Mcartney (la blague a parfois marché) pour faire avec lui un duo défoncé où l'on exhorte l'auditeur à arrêter de se comporter comme un japonais, allez donc comprendre. Musicalement, c'est de très bonne tenue et quand on sait que Berry, en multi-instrumentiste accompli, joue quasiment toute la musique de l’album, on a le tirage de chapeau qui nous démange. Les Anglais commencent à reconnaître son talent puisque Witchazel a été élu comme un des meilleurs albums du mois lors de sa sortie par les très select disquaires Rough Trade, et que Jarvis Cocker himself a intégré le morceau « A song for Rosie » dans la programmation de son Sunday Service sur BBC6 Music. 
Parallèlement à cela, une édition DVD de Snuff Box, série coécrite par Matt Berry et son acolyte mighty-booshien Rich Fulcher, va voir le jour aux Etats-Unis. Dans les bonus, quelques comiques et acteurs US bien en vue y vont de leur éloge de cet humour. Prophétisons alors un peu: les Etats-Unis, via certaines de leurs vedettes, vont populariser quelques grands noms de la comédie anglaise contemporaine[5]. La France, comme toujours, suivra alors les Etats-Unis et découvrira avec dix ans de retard qu'il y a chez ses voisins des types formidables. Ce sera bien, mais c'est tout de même dommage que les décideurs télévisuels français soient à ce point infoutus de reconnaître le talent là où il est et de chercher l'inventivité ailleurs que dans leurs rectums.

Finissons par ce qui est peut-être la nouvelle musicale la plus excitante de l'année: nous avions parlé ici du grandiose #3 de Diabologum, et nous l'avions fait au passé. Sauf que Diabologum va se réunir pour quelques concerts dans les mois à venir, et que qui sait, peut-être, même si ça n'est pas à l'ordre du jour, ils referont un album ensemble. Si tel est le cas ça les pendules seront remises à l'heure, et la terre tournera plus rond.

C’est ainsi qu’Allah est grand et que la boucle est bouclée.


[1] Jugement un brin péremptoire, tant il est vrai que nous n’avons encore vu ni L’Apollonide de Bertrand Bonello ni Le Cheval de Turin de Béla Tarr.
[2] Explication: Moscovici et Morris étaient un soir invités sur un plateau de télévision; Morris présentait son point de vue, fort des années de recherches, de rencontres, d'observations et de réflexion qui ont abouti à ce film dont le propos est d'aller plus loin que la représentation médiatique du terroriste comme un nouveau grand méchant loup afin de réfléchir à l'essence du terrorisme. Et cette pauvre tanche de Moscovici de prendre un air pincé et de nous sortir son laïus préféré "Oui moi j'étais dans un avion qui survolait New-York le 11 septembre je peux vous assurer que ça rigolait pas." Si Pierre Moscovici connectait parfois ses deux neurones, il s'apercevrait que ce genre de réaction n’est au fond que de la rumination malsaine, tandis que le travail de Chris Morris est profondément constructif et propose un furieux décrassage de nos regards obscurcis par le traitement médiatique épidermique et hystérique du sujet complexe qu'est le terrorisme.
[4] car oui, mea culpa, nous parlions d'Opium comme son premier alors que non, Berry avait sorti dix ans auparavant un album absolument introuvable intitulé Jackpot, en prenant comme pseudonyme Jeffrey Porksmith, les anglicistes apprécieront
[5] il suffit de voir l'amour que porte Ben Stiller à Richard Ayoade, que nous évoquions en passant dans le billet sur Matt Berry et qui nous a offert cette année un très beau premier film, Submarine, produit par Stiller qui en profite pour y faire le caméo le plus minimaliste de l'histoire du cinéma.

mercredi 14 septembre 2011

Professeur Choron, chanteur


Il y a la musique. C'est un art majeur. De la musique découle la chanson (à moins que ce ne soit l'inverse, les témoignages manquent). C'est un art mineur selon certains (Gainsbourg par exemple), majeur selon d'autres (Guy Béart). On s'en fout, me direz-vous. Certes, mais c'est bien assez compliqué de commencer un billet sur l'auteur de l'inoubliable "Caca Chocolat" alors bon, voilà.


Le Professeur Choron est indubitablement un des plus grand Français à laquelle la mère patrie ait donné naissance. Prenons les paris: son art et sa philosophie survivront au genre humain. Cependant, et c'est malheureux, nous vivons une époque trouble dans laquelle une part essentielle de son oeuvre est introuvable, à savoir ses chansons. Car oui, on se souvient du Professeur Choron journaliste, du provocateur télévisuel, du génial bricoleur, du nihiliste absolu[1], mais le Professeur Choron c'est avant l'un des plus grands chanteurs que la musique indépendante française ait connu. Sans blague.

S'il n'était pas doté d'une voix inoubliable, il a en revanche un sens de l'interprétation qui donne un véritable poids à ce qu'il scande plus qu'il ne le chante sur des musiques toujours correctes au pire, franchement bandantes au mieux. Sans le Professeur Choron, Charly Oleg serait resté aux yeux de tous l'harmoniste télévisuel, alors qu'il suffit d'écouter "Noël Tohu-Bohu" pour s'apercevoir qu'il en avait sous la semelle.

Dans un autre ordre d'idée, Choron a enregistré plusieurs chansons à la fin des années 80 en compagnie d'un groupe assez peu connu, Los Carayos. Mais quand on sait que Los Carayos étaient formés de Schultz (Parabellum), Alain Wampas (les Wampas), François Hadji-Lazaro (les Garçons Bouchers) et d'Antoine et Manu Chao (la Mano Negra), ça a tout de suite beaucoup plus de gueule. Et Choron se trouve d'un coup placé au cœur du rock indépendant français des années 80/début 90, ce qui lui convient plutôt pas mal.

Et puis surtout il y a les paroles, qui se passeraient aisément de commentaires tant elles sont à la fois drôles, incisives et rudement bien observées. La meilleure chanson de Choron est peut-être bien "la Testiculance", phénoménale traversée de la vie d'un citoyen lambda de la naissance à la mort, d'où il ressort que tous les âges sont des âges cons et que la mort est une libération. Au milieu de tout ça de véritables fulgurances textuelles, telles cette grandiose définition de l'adulte: « 'Croient tout savoir, les gros cons! 'Savent rien, les gros cons! Pour traverser une rivière, faut qu'y construisent un pont! » Et même quand Choron joue de la fibre pipi-caca, c'est avec style, absurdité, en un mot avec une forme de classe profane inégalable. Et quand il va dans le trash (phénoménale "Javice"), il le fait si magistralement qu’il redessine les frontières de l’exercice.

Alors voilà, les chansons du Professeur Choron sont de l'art majeur, elles font partie de l'histoire du rock français et il serait temps qu'une maison de disque les récupère toutes (on ne connaît qu'une mince partie du bazar) pour les éditer en un disque qu'on pourrait ranger entre la Bible et Hitler=SS. De même qu'il serait temps que soit publié en DVD Ivre-mort pour la Patrie,  l'opérette sur ses souvenirs d'enfance sous de l'Occupation, dont la bande-son avait été composée par rien moins que Bertrand Burgalat (et dans laquelle apparaissaient le groupe de metal Treponem Pal et Dick Rivers, joli grand écart au sein de la musique française). Car si on nous pourrit la vie dès l’adolescence avec des crapules minables comme Voltaire, alors qu’au moins on ait la décence de traiter avec le respect qui lui est du le grand homme qu'est le Professeur Choron.


[1] « Rien n’est l’avenir de personne, sauf l’asticot qui consomme », qui dit mieux ?

vendredi 9 septembre 2011

La Signora di Tutti

Au début du film, une vedette de cinéma fait une tentative de suicide. Le spectateur est entraîné dans ses souvenirs et finit par comprendre le pourquoi du comment. Gloire, trépas entouré de mystère, construction en flash-back, qui a dit « Citizen Kane[1] » ?


C’est filmé par Max Ophuls, dont la caméra semble être faite de nuages. Elle capte les allées et venues, suit les mouvements et les élans, et sait comme personne faire exister le quatrième mur qui sépare le public de l’action. Kubrick est doué pour ça aussi, notamment dans l’Ultime Razzia.

Ophuls filme une actrice, Isa Miranda, dont il est de toute évidence amoureux. Elle le lui rend sans doute bien et cette alchimie crée des moments qui donnent des frissons. En la voyant un instant marcher comme une poupée cassée, on pense à Laura Elena Harring après l’accident de voiture qui ouvre Mulholland Drive, de David Lynch.


De fait, en voyant la Signora di Tutti, beaucoup de films et de cinéastes majeurs nous viennent à l’esprit. Et comme Ophuls l’a réalisé en 1934, l’esprit avisé en déduit que ce film et ce réalisateur ont influencé un paquet de beau monde. On peut donc voir la Signora di Tutti[2] si on aime le cinéma, ne serait-ce que pour jouer à l’historien à veste en velours côtelé.


Mais il y a mille autres raisons de le faire encore, au sommet desquelles Max Ophuls. Il y a longtemps que nous avons envie de parler de lui ici, mais par quel bout le prendre ? Presque chacun de ses films mériterait un panthéon. Alors parlons de son seul film italien, car tel est notre bon plaisir. Le cinéma d’Ophuls tire toujours vers le spectacle vivant, mais plus que le théâtre, c’est l’opéra son véritable point de mire. Opéra classique, opéra-bouffe, Ophuls aime les sentiments mis en scène avec ce mélange d’emphase et de sensibilité profonde, il aime quand ça gueule par peur de murmurer. Dans ses films les gens malheureux ne regardent pas la pluie tomber : ils se balancent par la fenêtre. Et la caméra les suit.


Mais il ne faut pas croire pour autant que le cinéma de Max Ophuls joue la poudre aux yeux, au contraire. C’est un cinéma de l’émotion, du drame, de l’emphase, mais qui colle de près aux élans intérieurs. En somme, c’est un cinéma de l’âme. Sa caméra sait se faire suffisamment aimante et bienveillante pour que les acteurs, et subséquemment les personnages, n’aient plus peur de s’exprimer véritablement. Car si Ophuls n’aime rien tant que les mouvements amples et les plans séquences savamment construits, il ne perd jamais de vue l’essentiel de la chose : le personnage. C’est pour mettre en lumière ce que ce dernier vit et ressent que la technique se plie en quatre, et c’est une belle chose que cela.


C’est ainsi que la Signora di Tutti est constellé de moments de bravoure, tout en étant avant toute chose un mélo absolu racontant l’histoire d’une femme qui se fait déposséder d’elle-même, qui voudrait exister mais ne parvient pas à être considérée autrement que comme une image. Ophuls se sert du cinéma en posant la question de l’actrice quand elle n’est plus à l’écran. Une pièce de théâtre se conclut par le salut des comédiens, le geste est symbolique : il y a eu les personnages, il reste les acteurs. Mais au cinéma cette différenciation n’existe pas, et des tonnes de sentiments sont projetés sur l’entité aux contours flous de l’acteur/personnage. Une actrice peut alors devenir « la femme de tous », titre de ce film, bien sûr, mais aussi titre du film qui fait la gloire du personnage principal.


Un film dans le film qui fait du film un miroir de la réalité, et qui fait d’Isa Miranda[3] une sorte de double de Gaby Doriot. On a alors le sentiment d’assister à une déclaration d’amour doublée d’une mise en garde où Ophuls prie Isa Miranda de ne jamais se perdre dans les méandres d’un système qui la ferait devenir femme de tous, inexistante en somme. Ophuls fait de ce film un écrin pour celle qu’il aime, sachant aussi qu’en la poussant ainsi sous la lumière il risque de la perdre. C’est bigrement complexe, et drôlement beau.


Il y aurait bien d’autres choses encore : ces moments où Ophuls fond plusieurs images en une, comme pour pouvoir embrasser le monde dans sa totalité en un seul plan ; cette scène assez banale où l’on devine en fond sonore les pleurs d’un personnage absent à l’image, comme pour mieux faire transparaître ce qui est au cœur des choses sans être visible pour autant ; ou encore cette scène qui touche au sublime, accompagnée d’un air d’opéra (tiens donc), où la maestria de la mise en scène transcende un récit sombre pour en faire une véritable tragédie. Ophuls est un grand technicien, mais il met cette virtuosité au service de l’âme de ses personnages et de leur histoire. En d’autres mots, c’est la perfection cinématographique.


[1] Loin de nous l’idée d’accuser Orson Welles de plagiat, d’autant que chacun sait (grâce à La Classe Américaine) qu’Orson Welles "n'aime pas  trop les voleurs et les fils de pute."
[2] Et tous  les autres films de Max Ophuls, à part si on aime le cinéma terne
[3] qui était vendeuse de gants avant que de devenir une star internationale grâce à ce film.