mercredi 29 juillet 2020

Langueur verticale

Matin

oiseleur (voudrait prendre le soleil émergent au filet pour mieux le regarder s’échapper),

un appétit pour le chemin,

discrètement bondissant et retenu au sol avec satisfaction

comme épicentre : le bassin

bras mobiles,

confiant car aimant,

lascif et luisant

(la peau est toute à sa joie de coller)

et puis

vers Midi

danser sur la voie d’un échec répété, non sans légèreté ;

supplier,

non,

se plaindre,

non,

il fait trop chaud alors se fondre pour ne plus exister tout à fait

(se voir pousser des ailes, sautiller de la lumière à l’ombre)

et l’après-midi s’étendre enfin,

se chantonner une berceuse,

la somnolence et la conscience qui l’accompagne que tout est merveilleusement vain

- la pluie peut-être ? Gouttes lourdes et chaudes,

renversement caresse, invite,

bras ouverts et un peu de bleu pétrole,

s’y enfoncer juste ce qu’il faut et nager à son rythme la tête tournée vers le soleil.

Qui tombe doucement.

Le soleil qui chauffe davantage à mesure qu’il descend, un de ses tours.

Lumière d’un temps pour le regret qui espère.

Lumière pour la prière respirée, plutôt que murmurée.

Lumière qui existe et persiste la nuit venue

La nuit cuivre

La nuit chante

Elle endort ce qu’il y a à endormir

et ouvre la porte

à une magie

à une verticalité qui aspire

On y tournoie,

et ainsi passe la gloire du jour.


« Ébauche pour le portrait d’une journée de juillet », tirée des carnets de Niloufar Ghassedak (1967)


C'est ici et c'est ceci:

1 - Il fait se lever le soleil

2 - Gaspar Claus - Réveil à Can Reig

3 - Old Smile - Simple

4 - Franco Battiato - Il re del mondo

5 - Aldous Harding - Weight of the planets

6 - Solange - Stay Flo

7 - 坂本慎太郎 (Shintaro Sakamoto) - ディスコって (le Disco)

8 - SQÜRL & Wanda Jackson - Funnel of love

9 - Old Mate - Happened again

10 - Della Humphrey - Don't make the good girls go bad

11 - Spinning Coin - The long heights (Coach house live)

12 - Pescado Rabioso - Cementerio club

13 - The Wailing Wailers - It hurts to be alone

14 - 青葉市子 (Ichiko Aoba) - iam POD (0%)

15 - Catherine Spaak - Non è niente

16 - Vũ Thanh Xuân - Rừng xưa đã khép

17 - Lyonel Trouillot - Assieds-toi sur moi

18 - Lol Coxhill - Insensatez

19 - Romulo Fróes - Para ouvir sua voz

20 - Brigitte Fontaine et Areski Belkacem - Diabolo

21 - Kokoroko - Abusey junction

22 - Αρλέτα (Arleta) - Θερινής Νυκτός (Rêve d'une nuit d'été)

23 - Alice Coltrane - Om supreme


mardi 7 avril 2020

Alice Rohrwacher - Heureux comme Lazzaro

Heureux comme Lazzaro est l’histoire d’un saint, ce qui n’est pas commun. Mais pas un saint qui pontifie, qui œuvre avec en tête un objectif, ou qui édifie. Non, un saint innocent. Soit une personne qui ne demande ni n’attend rien de particulier, qui est là et vit contente. Projetons cette figure dans une approche strictement horizontale ou dans un contexte de rapports de domination et un saint innocent a tôt fait de ressembler à quelque chose qui se rapproche de la figure de l’idiot voire de la victime, comme l’appelle l’époque. Le risque (ou la tentation) serait donc grand d’en faire des caisses pour montrer que Lazzaro n’a rien de l’être faible ou dominé en lui faisant dire ou accomplir des choses extraordinaires.
 

Or il y a quelque chose de remarquable avec Heureux comme Lazzaro : le film naît et demeure en état de grâce en ne cherchant pas à prouver quoi que ce soit, ni à raconter autre chose qu’une histoire construite autour de l’innocence et de la simplicité. Un film qui, sans rhétorique (l’effort rhétorique serait suspect car il traduirait une volonté de convaincre, soit peu ou prou une manipulation), est une incarnation nue et lumineuse de la verticalité qui désarme. Une scène, parmi les premières, l’illustre: on a compris en quelques minutes qu’au sein d’une communauté vivant comme hors du monde et du temps, construite autour d’une maisonnée assez miséreuse se partageant une unique ampoule pour éclairer la nuit, se trouve le personnage de Lazzaro. À la fois sollicité en permanence et tenu à la marge de cette communauté, sa position paradoxale est rendue possible par le fait qu’il accepte, sans y voir malice ni se rebiffer, les tâches et les ordres qui lui sont donnés sans ménagement. Un être sans discours, donc un idiot, doté d’une force de travail considérable : l’exploité idéal. Au bout de quelques minutes de film donc un villageois entraîne Lazzaro vers un poulailler qu’il lui demande de surveiller pendant la nuit, pour éviter que le loup ne vienne manger les poules. Le villageois enferme Lazzaro dans l’enclos, « pour que tu sois en sécurité », et lui dit que s’il doit sortir il n’a qu’à l’appeler et il viendra. La nuit s’installe. Le loup hurle au loin. Peut-être un peu inquiet, Lazzaro appelle le villageois qui, bien sûr, ne répond pas. Comme pour l’excuser, Lazzaro se tourne alors vers la lune et lui dit « Il ne m’entend pas. »
À cet instant précis, une chose va tranquillement de soi pour le spectateur : Lazzaro n’est pas abandonné, parce que la lune l’écoute et le regarde. 
Faire naître ce sentiment d’évidence, réveiller cette Innocence communément partagée et souvent oubliée (ou étouffée), et ce en quelques minutes à peine, voilà qui donne envie de parler non pas de tour de force, mais d’état de grâce, voire de miracle. Autant de concepts qui, à l’image du film, appartiennent à la fois au religieux et au profane, et ouvrent sur une beauté d’un ordre supérieur qui élève par le biais de l’émotion. 

 
L’art mystique repose, par essence, sur l’incarnation. Lazzaro c’est un corps1, et Alice Rohrwacher le regarde et l’accompagne sans commenter ni lui faire commenter quoi que ce soit. Elle déjoue, non par le discours mais par le geste, l’écueil consistant à envisager le spirituel par le verbe, en le séparant donc du corporel.
Lazzaro est un corps, il n’est même que cela aux yeux de la communauté à laquelle il appartient sans lui appartenir vraiment : un corps vu comme un outil de travail. Il a bien sûr une sensibilité que les autres perçoivent, puisqu’ils ne ratent jamais une occasion d’en abuser pour pouvoir s’en moquer ensuite, établissant ainsi leur supériorité sur lui. La sensibilité existant indépendamment du verbe, voire lui préexistant, ça n’est pas par le discours que Lazzaro s’exprime, mais par la présence. Le discours peut être double, et Lazzaro est dépassé par cette possibilité qu’il n’envisage quant à lui même pas, et qu’il semble même incapable de concevoir. Ainsi il ne peut imaginer que d’autres puissent dire ou demander autre chose que ce qu’ils veulent vraiment dire ou demander, ce qui se produit à plusieurs reprises et fait alors apparaître Lazzaro comme un idiot puisqu’il croit tout ce qu’on lui dit. En réalité il est l’inverse d’un idiot parce qu’il vit en vérité absolue avec lui-même, ce que les cyniques qui se rient de lui ne seront jamais capables de faire ; mentir, c’est être en premier lieu en contradiction avec soi-même. Et c’est aussi penser qu’on distribue les cartes, jusqu’à ce que quelqu’un de plus malin vienne prouver qu’il n’en est rien et créer de la frustration et de la rancœur, et là est l’enjeu. Bien évidemment que Lazzaro, l’innocent, est la risée des cyniques, mais cette humiliation lui est comme extérieure et ne l’entame pas parce qu’elle se joue sur un terrain qui ne le concerne pas. Non qu’il ait sciemment refusé d’y évoluer, c’est tout simplement un espace qui n’entre pas dans son champ des possibles ; s’il souffre du cynisme des autres il n’en développe pas pour autant de rancœur. Il reste donc intact, inentamé, ce qui s’illustre à proprement parler dans son retour à la vie (il s’appelle Lazare, quand même2), mais ça on en parlera un poil plus tard.


Revenons avant sur la question du corps, et plus précisément du corps laborieux qui ouvre sur une autre facette du film, tout aussi dense, qui est celle du politique : Lazzaro apparaît bien vite comme le dernier maillon d’une chaîne d’exploitation, puisqu’homme de peine d’une communauté elle-même exploitée par « la Marquise ». Ce personnage, inscrit au sommet d’une hiérarchie d’origine semble-t-il immémoriale, régit à leur insu leur mode de vie et leur place dans la société, ce qui apparaît ici de manière flagrante mais n’est au fond que le principe plus ou moins insidieusement au cœur de tout rapport de domination. Quand le fils de ladite Marquise observe cette exploitation en marche elle la justifie : « Je les exploite, ils exploitent ce malheureux, c’est une réaction en chaîne qui ne s’arrête pas. » Son fils soulève alors l’idée que peut-être Lazzaro n’exploite quant à lui personne, mais elle tranche : « C’est rigoureusement impossible. » Ainsi naît l’idée que Lazzaro, par essence (et pas au prix d’une lutte), dépasse l’entendement.
Peut-être parce qu’il est enfant du Mystère3 (il dit qu’il n’a pas de parents et on attribue dans les histoires deux origines possibles aux enfants sans parents : la misère, ou le Mystère), il existe non pas au-dessus, mais à côté. Tous les schémas se trouvent aussi inopérants face à lui que les brimades – le manipulateur comme le bourreau (les oppresseurs, en somme) jouissent du profit tiré de ce qu’ils font faire à leur victime, mais aussi et surtout du l’influence qu’ils opèrent sur ses actes et ses sentiments. Lazzaro, par son innocence solide mais sans ostentation (puisque l’innocence véritable ne pourrait qu’être contredite par l’ostentation, qui dérive de la conscience de soi), oppose une sorte de déni par l’évidence à tout ce qu’on essaye de lui faire endosser comme statut d’infériorité. Il n’est pas concerné par des questions de cet ordre. Il est là, expérience simple et profonde, et rien ne peut mettre de distance entre lui et lui.


Lazzaro est enfant du Mystère, c’est donc tout naturellement qu’après sa mort il ressuscite. Là encore Alice Rohrwacher fait preuve d’un sens de la justesse admirable quand il s’agit de filmer le miracle : Lazzaro tombe d’une falaise. Il meurt. Les saisons, on ignore combien, passent. Un jour c’est l’hiver. Un loup vient à passer près de Lazzaro, le renifle, semble le pousser du museau, et Lazzaro ressuscite. C’est tout. C’est tout et c’est la plus belle manière d’intégrer le Mystère, ou la magie, au réel : tout simplement montrer qu’ils sont là, et que c’est ainsi. Ne rien faire d’autre que les révéler.
De la même manière ce sens de la révélation est aussi ce qui caractérise la sainteté de Lazzaro dans son humilité : il ne fait pas de miracle mais il révèle ce qui est et que les autres ne voient pas. Revenu parmi les vivants après des années de sommeil il rejoint ce qui reste de la communauté dont il faisait partie autrefois, qui vit désormais en bordure d’un chemin de fer et se nourrit comme elle peut. Lazzaro, regardant alors autour de lui, s’aperçoit et leur montre que poussent là telle et telle plantes comestibles ; plutôt que de chercher ailleurs comment se nourrir chichement (des chips volées dans une station service), il leur permet simplement de découvrir que la réponse à leur problème est là, à portée de main. On n’est pas dans la divinité surplombante qui fait tomber la manne sur son peuple. On est dans ce qui est mais qui n’avait pas été perçu. Lazzaro est un passeur, pas un détenteur ; il n’est pas au-dessus, il est aux côtés de.


Par extension c’est l’effet produit par Heureux comme Lazzaro, c’est un film qui donne une sensation de transfiguration apaisée sans chercher à représenter ou créer un monde coupé du réel, y compris dans ce qu’il peut avoir de plus froid et de plus cruel (bien au contraire, sa teneur sociale nourrit sa forte dimension politique tout en renforçant sa verticalité). Simplement il sait qu’au cœur de cette froideur et de cette cruauté persiste une chaleur irréductible qui, paradoxalement, s’offre à qui accepte d’avancer sans armes (bien sûr il ou elle recevra des coups mais les coups on s’en remet, pour peu qu’on ne consacre pas sa vie à les craindre ou à les ruminer).
Pour illustrer cette chaleur il faudrait pouvoir raconter avec des mots ce plan circulaire au sein duquel Lazzaro redonne l’espace d’un instant aux autres personnages, nécessairement usés par leurs vies, une enfance, et une lumière. Un été endormi que la magie cinématographique réveille et révèle. Les mots ne suffisent pas mais c’est précisément ce qui fait d’Alice Rohrwacher une réalisatrice de plus haut sens : le verbe n’est pas ce qui transmet la profondeur et l’essence de ses films, à commencer par Heureux comme Lazzaro. Ce qui accomplit cette œuvre, c’est un art cinématographique en état de grâce permanent. Parce que ça oui, camarade, ça, c’est du cinéma.

_____________
1 Celui d’ Adriano Tardiolo, anti-acteur à propos duquel il y aurait beaucoup à dire tant il semble avoir été à la fois créature et créateur du film avant de disparaître volontairement des radars, ce en quoi il parachève l’œuvre de faire absolument corps avec l’esprit d’ensemble du film.
2 Cela étant il y a dans le choix de ce prénom un jeu de mots intraduisible en français et reposant sur le fait qu’un « Lazzaro felice » est, en italien, un homme pauvre mais heureux.
3 Mystère qui n’est au fond rien d’autre que la forme respectable donnée à la magie par les dogmes, bien conscients que puisque celle-ci leur préexiste ils ne pourront de toute façon pas survivre contre ou sans elle.

vendredi 20 mars 2020

the Bees - Sunshine hit me

"Le corps pleure à cause de ses œuvres et l'esprit rit à cause de la lumière"

Dialogue du Sauveur


Qu'on imagine le big bang, et plus précisément l'identité sonore, ou plutôt musicale du big bang. Très certainement ça ressemblera à l’image qu’on se fait d’un chaos inquiétant, et qui en impose sévèrement. Quelque chose à la Jean-Féry Rebel, par exemple, parce qu'on est plutôt du genre dramatique, dans l'ensemble.


Seulement imaginons ceci, qu'en vérité la naissance du cosmos, puis du soleil, et de la vie, s'incarne en fait dans les premières mesures de "Punchbag", morceau d'ouverture de l'album Sunshine hit me de the Bees, dont on va parler ici. Imaginons un cosmos naissant de petites étincelles qui évoquent un éveil en douceur, et puis s'épanouissant dans un rythme souple. C’est quand même autre chose. Un cosmos porté sur la langueur, un cosmos du type sieste à l'ombre. Et qui dit ombre dit soleil.


Comment interpréter le titre de l'album? Grammaticalement il ne peut s'agir de dire que « le soleil me frappe » puisqu'il faudrait un -s à "hit" pour ça. Alors deux possibilités: une sorte de provocation ou d'invite faite, sans ponctuation, au soleil pour qu'il vienne nous en mettre un coup. Ou bien un récit fait a posteriori, « le soleil m'a frappé », un récit très simple de l'acte fondateur de cet album, de cette musique.


La prière faite au soleil est en tout cas au cœur de "Punchbag"; du moins on postule que c'est au soleil que la voix s'adresse pour dire « Fais de moi un sac de frappe ». Le reste des paroles est un peu cryptique. Alors postulons que la voix en appelle au soleil pour lui demander de lui casser la gueule, comme un éveil, un peu à la manière d'un aède qui en appelle aux dieux quand vient le moment de chanter les hauts faits d'un Héros.

 

Là où Sunshine hit me est une réussite un peu paradoxale c'est qu'en vérité on pourrait en faire écouter chaque morceau à quelqu'un sans qu'il ou elle se rende compte qu'il s'agit du travail d'un seul et même groupe. Les styles changent, les voix sont suffisamment standard pour qu'on ne les identifie pas plus que ça, c'est en fait frappant comme, d'une certaine manière, le groupe manque d'une personnalité clairement identifiable. Mais en réalité c'est peut-être là que se tient la grande réussite de l'album: le groupe importe peu, ce qui importe c'est ce qui est son cœur: le soleil.


Pas le soleil qui rappelle des vacances au Lavandou, mais le soleil qui donne vie. Le grand Pachacamac. Il y a ce moment dans le morceau instrumental "Sunshine" où soudain la batterie est laissée seule maîtresse à bord; à nos oreilles rien ne réussit à mieux traduire ce sentiment débordant provoqué par un soudain accès de perméabilité au soleil que ces quelques secondes où rien n'existe que la pulsion de vie, la Joie, où l’idée même de langage est à la masse. Tout passe par le sentiment intérieur qui pourrait mener à une trémulation annonciatrice d’une danse de saint Guy parce que c'est la vie qui s'exprime et qui jouit d'être ainsi irriguée de lumière et de chaleur.


Et puis il y a d'autres morceaux qui balancent bien, et c'est déjà beaucoup, que ce soit le reggae pas cliché de "No trophy" ou le pont jeté avec une certaine idée du Brésil dans "A minha menina". On s'imagine alors volontiers the Bees comme une chic bande de filles et de garçons habitués à passer une bonne partie de leur vie à cuivrer en shorts en faisant de la musique, et qui chantent leur joie et leur bien-être de se voir ainsi bien lotis. Et puis on apprend, au moment d’écrire ces mots, qu'en fait the Bees c'est, pour cet album, deux Anglais natifs de l'île de Wight. La Manche. Infiniment plus proche de Calais que de Belo Horizonte ou de la Barbade. Premier sentiment: un peu de déception de voir un joli château de sable imaginé de longue date réduit à néant par une vague d'eau grise et froide. Mais deuxième sentiment: the Bees a, par cet album, donné forme et vie à un soleil sans doute plus souvent espéré ou rêvé que vécu. Et c'est au fond plus beau encore.


On doit rester à l'intérieur. Dehors c'est le printemps. La peau doit rester un souvenir et un espoir et le dernier morceau de l'album commence, langoureux comme pas permis et toujours tourné vers le désir, qui n'est jamais très éloigné de la prière; « Je veux t'étreindre comme le ciel étreint le soleil ». L'image est jolie, et ainsi répétée elle en devient touchante. Oui, toucher, étreindre, partager la chaleur, s'éclairer mutuellement, cet espoir répété, comme seule ligne d'horizon parce qu'il ne faut pas être fier et qu'on a besoin de peu, et que parfois ce peu devient beaucoup, inaccessible même. Pas pour toujours bien sûr, mais quand même... c'est bien assez long. Alors tout comme the Bees on a la possibilité de se gorger d'un soleil intérieur, de souvenirs de soleils, et d'espoir, de désir, d'attente, et de confiance. Un jour on sera dehors, on s'ouvrira grand et on dira au soleil vas-y, cogne, et embrase-moi de toutes tes forces. De joie et d’aise on chancellera, et ça sera comme une danse.