jeudi 25 avril 2013

Hors la mort


"Parler comme seul un poète peut parler."

Maurice Pialat est alors mort trois mois plus tôt. Sans doute son fantôme est encore là, omniprésent. Et Depardieu se fait medium et parle pour lui, comme seul un poète peut parler. Il raconte, il pleure, il rit, et c'est drôle. Et c'est beau surtout, sept minutes à peine, et une sorte de vérité absolue de chaque instant, lumineuse, qui éclate. Toutes les fausses limites sont abolies, c'est de l'humanité tangible qui parle du cœur et touche au cœur.

Quand quelqu'un meurt on s'aperçoit comme ça qu'il suffit de dire les choses simples et que rien d'autre ne compte et que la vie dans sa plus pure expression d'enfance nue perpétuelle est ce qu'il y a de plus beau, de plus indépassable, que rien ne lui arrive à la cheville. Surtout pas le cinéma.

On est hors la mort, c'est à dire hors la vie régie par des lois conventionnelles qui reposent sur du vide. On est hors la mort, c'est à dire au cœur des choses, où le langage exprime les vérités premières qui éclairent et qui réchauffent. Savoir s'il y a quoi que ce soit de plus beau que cette expérience, non, sans doute pas.

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