mercredi 15 juin 2011

Vincent Gallo - When




Des choses fragiles : les ailes des insectes, la frontière parfois entre l’exaltation et l’abattement, les moments de plénitude, une voix pleine de fissures qui veut encore parler du soleil… Des choses fragiles.


Au sommet desquelles on placerait bien When. On écoute When sans oser respirer trop fort, on ne voudrait pas rompre la magie. On bouge avec lenteur, s’il faut bouger. On évite, autant que faire se peut. Tout ça relève de l’équilibrisme, tenir comme ça une note de mélancolie pure, de tristesse tenant la putasserie à distance.
Tout mettre dans le mot qui ne sera pas prononcé : « ‘Cause when you drink, it makes me cry. And when you get high… »
L’équilibre absolu, et tremblant.

Vincent Gallo, on ne sait pas s’il sait vraiment jouer d’un instrument : il gratte une guitare, il tape sur une batterie, il souffle dans un saxophone, mais on n’est sûr de rien. Il a fait ce disque tout seul, on aime à penser qu’il l’a enregistré au fil des nuits et des souvenirs qui venaient lui parler à l’oreille, qu’il a lâché la bride.


Parfois on est de mauvaise humeur parce qu’il y a des jours comme ça, et on se dit que quand même, il y a de la pose arty là-dedans, que c'est facile de faire un film qui se fait siffler à Cannes et puis après chanter que « I’m always sad when I’m lonely », et d’ailleurs t’as trouvé ça tout seul Toto ?
Ou bien ?

Et puis parfois on a envie d’écouter et on se laisse prendre. On évolue parmi les brisures en essayant de ne pas s’écorcher les pieds sur ce qu’il y a de touchant dans ces mots, ce qu’il y a de poignant dans cette musique. Parfois on s’en fout et on y va parce que c’est fait pour, aussi, si on n’a pas envie de revenir au monde par le chemin de la douleur on écoute la musique radio et on ferme sa gueule.

On n’arrive pas à dormir, on cherche une berceuse à se chantonner, et ce qui vient à l’esprit c’est cette voix d’un fantôme sur le fil du rasoir qui fait « Good… night… baby ». On arrive encore moins à dormir mais on s’en moque, on est dans le vrai de la nuit. Le reste est bien assez vulgaire.

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